Après un vol rapide depuis Denpasar, nous arrivons à Singapour, cette ville Etat. Dans un premier temps, nous ne comptions pas passer par ici pour éviter un ulcère à notre banquier mais finalement nous nous sommes dits qu’il serait trop bête de rater cette cité unique, à l’architecture futuriste et que nous choisirions un autre banquier à notre retour.
Après avoir joué à « Lost » sur les plages de Kuta, nous revivons désormais la série « Prison Break » dans notre hôtel ou plutôt notre auberge de jeunesse du quartier de Little India.
Une chambre aux lits superposés et métalliques, sans fenêtre, si exiguë que lorsque l’un de nous est debout, les autres doivent être allongés et bien évidemment sans salle de bain, ni toilettes. La cuisine de la GH est inondée à la moindre goutte (mais ce n’est pas grave puisque rien ne marche) et les parties communes (salle de bain, toilettes) fuient constamment. Tout cela pour la modique somme de 77€/nuit soit le prix le plus élevé de notre voyage pour nous loger. Mais comme bien souvent dans ces endroits, le personnel est charmant et les gens sympas… Bref, bienvenue à Singapour !
Avant de partir à la découverte de cette île, ville, Etat, nous avons bien briefé nos enfants car ici, nous ne sommes plus dans l’Asie que nous connaissons et tout ou presque est interdit.
En effet, dans ce pays où le taux de chômage atteint 2 %, situé au 7ème rang mondial par son PIB, le gouvernement « contrôle » beaucoup de choses, ce que j’appellerai perso une « dictature-démocratique » (n’ayant jamais lu Tocqueville ou Montesquieu, nous parlerons ici de concept Plantardien !!! Si, si). Les médias sont sous contrôle, les gens ont le droit de manifester leurs désaccords mais dans des endroits spécifiques et sous surveillance vidéo (j’imagine cela en France avec un sourire en pensant au retour de Robespierre et de la Révolution !).
Sous peine d’amende assez élevée, il est interdit de :
– Traverser la chaussée si vous êtes à moins de 50 mètres d’un passage piéton : (100 $).
– Manger, boire dans le métro : (500 $).
– Fumer : à peu prés partout : (500 $) ! (Autorisé uniquement auprès des quelques cendriers mis à disposition sur les trottoirs).
– Jeter un bout de papier par terre : (500 $).
– Oublier de tirer la chasse d’eau des toilettes publiques : (1000 $)
– Cracher par terre comme pratiqué dans certains pays asiatiques : (1000 $).
– Pas de durians dans le métro (bon ça j’comprends !).
– ET SURTOUT, mâcher du chewing-gum : (1000 $).
Là, c’est le summum, car ils sont carrément interdits à Singapour donc si vous arrivez avec un paquet de Stimorol dans votre poche, ben faites gaffe, vous serez considérés comme un dangereux criminel !!!!!!
Tout ceci fait que nous nous baladerons le trouillomètre à zéro dés que nos enfants ouvriront un paquet de gâteaux (« punaise, on est à moins de 50 mètres d’une bakery ? C’est permis ? ». « Fais gaffe aux papiers d’emballage ! ». « Y a pas un passage piéton là- bas ? ») ou que nous prendrons le métro !!!
Nous nous promenons donc dans une sorte de Suisse asiatique où tout est propre, pas un papier ou un sac plastique par terre (et ça, en 6 mois, c’est du jamais vu !), c’est ordonné, carré, ça ne se bouscule pas bref, nous changeons complètement de vision. Les commerces aussi ont changé et le luxe a succédé aux petits « boui boui » habituels.
Notre premier jour nous emmènera d’Orchard Road (rue de plusieurs centaines de mètres) où se succèdent les « Malls » de plusieurs étages, temples de la consommation et du luxe, au quartier de CBD (Central Business District… le quartier d’affaires quoi !) et ses buildings gigantesques. De la « Foutain of Wealth », fontaine soit disant la plus large du monde et pesant 85 tonnes à la Singapore Flyer qui culmine à 165 mètres…
Et puis, Singapour, c’est aussi la ville où les bâtisseurs sont apparemment sous acides et les architectes sous amphets (enfin, vous avez compris cette parabole hautement intellectuelle…). Les projets sont démesurés et comment ne pas succomber devant le « Marina Bay Sands » et le « Garden by the Bays ».
Pour le premier, à côté de l’ « Art Science Museum », ces trois tours forment un hôtel de 2500 chambres (je passe sur les galeries commerciales, les restos, le casino… etc.) sur lesquelles est posé le Sky Park, « navire » de 1 hectare, doté d’une piscine de 150 mètres de long à débordement sur le vide absolu. Nous avons adoré ce lieu, magique, incroyable, fou !!!
Le « Garden by the Bays », lui, est un projet sur les terres récupérées sur la mer et qui se compose de deux dômes (le flower dôme et le cloud forest) monumentaux où sont présentés les végétaux du monde. C’est gigantesque, à l’image de Singapour et surtout ludique pour les enfants (j’avoue que pour nous, les parents, les plantes et arbustes c’est sympa 5 minutes…).
Autre projet, les « Supertrees ». Comme ils ne pouvaient pas faire pousser de grands arbres sur ces terres, les botanistes (qui eux avaient pris on ne sait quoi comme produits illicites !) ont eu l’idée de ces structures métalliques hautes de 50 mètres sur lesquelles poussent des végétaux et qui s’illuminent à la nuit tombée. C’est beau, futuriste et une fois encore, surprenant !!!!
Bon, après une telle journée de marche, les enfants sont morts et ils nous détestent. Mais nous avons notre atout majeur : le ZOO de Singapour !!! A priori, le plus beau du monde selon certains, les enfants attendent cela avec impatience depuis longtemps. Pas fous, nous irons donc le deuxième jour (fallait bien les motiver le premier…). Même si, personnellement, nous ne sommes pas des fanas de zoos, il faut bien reconnaître que celui-ci est plutôt bien fait, pas de grille ni de cage et les animaux ont un espace assez grand pour ce genre de lieu. De plus, nous verrons plusieurs sortes d’espèces que nous avons peu de chance de voir ailleurs…
Ceci viendra conclure nos deux jours à Singapour qui auront été suffisants pour plomber notre budget. Nous partons donc pour Kuala Lumpur où nous allons attendre nos amis qui viennent nous rejoindre une quinzaine de jours.